Yamabuki, Aki Shimazaki

Yamabuki, Aki Shimazaki, Leméac/Acte Sud, 135 p.

À l'approche de son cinquante-sixième anniversaire de mariage, Aïko Toda se remémore ses années passées à côté de Tsuyoshi Toda, celui qu'elle appelle son samouraï, cet homme dont elle s'est déjà éprise pendant un voyage en train sans avoir échangé un seul mot avec lui, qui, dès leur premier rendez-vous, lui fait une demande en mariage qu'elle acceptera spontanément, bien que récemment divorcée.

Parce que stérile, son premier mari la comparait à une yamabuki (d'où le titre du roman), une fleur qui ne porte pas de fruit. Tsuyoshi Toda la compare lui aussi à une yamabuki, mais parce que « cette fleur symbolise ce qu'on attend avec impatience ».

En lisant ce roman, on s'imagine parfaitement une petite dame aux cheveux blancs, au teint un peu jaune, les yeux bridés, aux gestes lents et manièrés, débordante de politesse et de gentillesse, fragile comme une fine porcelaine. Le texte est simple et léger, plein de tendresse et de poésie, concordant à l'image que l'on se fait d'une Japonaise âgée et cultivée, autrefois assistante d'« une maîtresse de cérémonie du thé ».

On apprendra au cours de la lecture quelques anecdotes sur la culture japonaise, par exemple qu'au sortir de la guerre d'un pays dévasté et humilié, les mariages après des rencontres arrangées étaient encore très fréquents, que les femmes géraient de façon autonome les finances du couple et s'étonnaient que les Occidentales devaient encore demander à leur mari l'argent du ménage.

Ce texte plein de douceur et d'exotisme, mais avant tout d'amour, est un rare délice.

Aki Shimazaki née à Gifu au Japon en 1954, vit depuis 1991 à Montréal. Selon Wikipédia, elle écrit en français qu'elle a appris à l'âge de quarante ans. Ses livres sont traduits en anglais, japonais, hongrois, serbe et allemand.

Olonnois85

Comments

[Ozette]

Oui, c'est un petit texte tout empreint de douceur et d'amour, voilà, ni plus ni moins.



Martine