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LOL - Les Olonnois Lisent
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21 août 2014

Les brumes de l'apparence, Frédérique DEGHELT

Les brumes de l'apparence, Frédérique DEGHELT - ACTE SUD - 362 PAGES

 

DegheltGabrielle est une quadra dynamique, travaillant dans l'événementiel, elle organise des fêtes somptueuses, son mari est chirurgien esthétique, autant dire qu'ils ne vivent que dans le paraître, jusqu'au jour où elle hérite d'une masure au milieu d'une forêt quelque part dans la France profonde. Contrainte d'y passer sa première nuit d'héritière, elle ne se réveillera plus jamais la même...

"Les esprits sont comme les parachutes ils ne fonctionnent que lorsqu'ils sont ouverts" Cette citation de Lord Thomas Dewar introduit le dernier roman de Frédérique Deghelt : "Les brumes de l'apparence". Roman ? définition du petit Robert : "oeuvre d'imagination en prose qui présente des personnages donnés comme réels" et puis à la fin de l'ouvrage, à la toute dernière page, la petite phrase insignifiante mais qui nous renseigne bien "toute apparence, similitude, coïncidence de ce livre avec des faits réels ne peuvent être considérés comme des hasards".

Le ton est donné. Ce livre est tout à la fois profond, inquiétant, étonnant,  d'un optimisme presque déraisonné, puisqu'il y est question de fantômes, de sorciers, d'âmes errantes. L'auteure nous transporte dans une autre dimension, sur l'autre rive et la peur s'estompe tout doucement, comme un feu follet qui s'évanouit dans la nuit...  elle nous guide dans nos questionnements bien légitimes. La nature exubérante est très présente dans ce récit ; le contact avec les éléments est très pregnant : l'eau, la terre, les odeurs, les couleurs et soudain une sorte de nitescence enveloppe notre perception, la modifiant, l'emportant vers un ailleurs tellement troublant. C'est un roman d'amour, le vrai, l'authentique, tout empreint de bienveillance et d'écoute.

Au fil des pages, un livre m'est revenu en mémoire : "La source noire" de Patrice Van Eersel, livre fascinant abordant les NDE (expériences de mort imminente) et qui a fait connaitre Elisabeth Kübler Ross la grande pionnière de l'accompagnement de fin de vie.

Hormis quelques longueurs et une fin un peu trop romantique à mon goût, le style reste alerte, agréable à lire.

"Par une sorte de prétention dont l'origine est impossible à retrouver, nous sommes partis sur une route où ce qui n'est pas explicable est indigne d'être cru. Nous avons lié comprendre et croire, savoir et choisir, expliquer et agir. Ce n'était pas nécessaire. Vois-tu, je suis ce que je sens, même si je ne peux pas l'expliquer. Je choisis la voie qui donne de la cohérence à mon existence, même si je ne sais pas tout, j'admets sans comprendre et, si je me suis trompée, je ne le saurai jamais.... A tout prendre, je préfère penser que tout a un sens, une direction, que la mort est une voie d'accès, la souffrance, une étape, et l'incompréhension un plan qui m'échappe. J'aime m'abandonner à l'idée bienfaisante qu'il y a un après qui ne ressemble pas à la colossale illusion que nous offre la religion pour nous faire marcher droit...Le corps est en quelque sorte le prédateur de l'âme. comme la plante à laquelle s'accroche le visiteur parasite, il ne peut vivre qu'en sa compagnie. Une fois accroché à elle, il lui ôte toute liberté de penser que, sans lui, elle vivrait. C'est sa plus grande prédation : tuer en nous l'idée de l'immortalité. Il est important de clarifier ces priorités. Il n'y a que l'amour qui compte. Il y a bien longtemps que la peur qui te cloue au sol m'a quittée."

Ozette

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