Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier, Patrick Modiano

Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier, Patrick Modiano, Gallimard, 146 p.

L'écrivain âgé Jean Daragane, qui évite autant que possible la société, reçoit un jour un coup de téléphone d'un certain Gilles Ottolini qui lui propose de lui rendre un carnet d'adresses à son nom qu'il a trouvé dans un train. À contrecœur, Daragane se rend à un rendez-vous pour cette restitution. Gilles Ottolini est accompagné d'une certaine Chantal Grippay. Ottolini reprendra contact avec Daragane pour lui demander son aide afin d'élucider une affaire où un certain Guy Torstel fut mêlé et dont il a retrouvé le nom dans le carnet d'adresses de Daragane. Jean Daragane prétend ne plus se souvenir de ce nom. C'est Chantal Rippay qui le rencontrera bientôt à nouveau et lui fournira une copie des documents détenus par Ottolini sur cette fameuse affaire. Au fil du roman, chaque nom, chaque lieu, chaque adresse, éveille en Jean Daragane des souvenirs. Il se souviendra d'une rencontre fortuite de nombreuses années plus tôt et à la suite de laquelle il se mit à la recherche d'une certaine Annie Astrand qu'il connut quinze ans plus tôt.

Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier se présente comme une enquête sur une enquête, un double voyage dans le temps. Qui est qui, quel rôle a-t-il joué par le passé dans la vie de cette Annie Astrand. Quel rôle et quelle était la relation entre Annie et Daragane ? Pourquoi se sont-ils perdus de vue, dans quelle circonstance ? Plus on avance, plus on se sent proche de la révélation de ce mystère qui pourtant chaque fois échappe. C'est un peu comme dans les recherches scientifiques : chaque découverte, chaque question résolue en cache une nouvelle. Plus on avance, plus on est pris. Arrivé à la dernière page, on se dit « déjà » et on voudrait demander à Monsieur Modiano de nous en écrire encore une vingtaine.

Patrick Modiano reste dans une écriture simple. Pas de belles phrases que l'on relit pour le plaisir et leur beauté, pas de tournure complexe à vous dérouter, pas d'envolée à la Jean d'Ormesson.Les répétitions ne sont même pas évitées. C'est une histoire racontée à vif, et ceux qui ont déjà lu cet auteur savent comment elle se termine. PASSIONNANT. Merci Monsieur Modiano.

Olonnois85

Comments

[Ozette]

Je ne connaissais pas du tout Modiano, j'ai aimé son style simple, sans tralala, je reste cependant sur ma faim, j'aurais aimé en savoir un peu plus sur ce petit garçon et sa relation avec Annie Astrand, l'auteur nous laisse libre d'imaginer l'histoire, voilà !