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LOL - Les Olonnois Lisent
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30 juin 2015

Dans la gueule du loup, Marianne Guillemin

Dans la gueule du loup, Marianne Guillemin, Max Milo, 171 pages (+ annexe)

 

Gueule du loupElle s’éprend d’un homme plus âgé qu’elle. Très vite, il la domine, mais elle ne voit pas ou ne veut pas voir les signes de cette domination qui bientôt deviendra écrasante, asservissante, destructrice. Elle n’est plus qu’un objet, un objet qu’il possède entièrement, sans partage. Même lorsque la violence physique s’ajoute à la violence psychique, elle veut encore croire que les choses peuvent changer, qu’il peut changer. Ce n’est que l’instinct de survie et l’instinct maternel qui lui permettront de se dérober à son emprise.

L’histoire est archiconnue, cent fois racontée, une succession de clichés. Malheureusement, ces clichés sont la réalité.

Le récit de Marianne Guillemin n’est pas une fiction, pas un roman, mais un témoignage. Pas un témoignage sur les femmes opprimées, mais un témoignage sur ce qu’elle a elle-même vécu. C'est une partie de sa vie qu'elle raconte sans ambages.

Ce texte très poignant l’est d’autant plus que le style de Marianne Guillemin est sobre, sans fioriture, sans pathos. Elle ne veut pas non plus de pitié, de compassion. Elle ne veut pas qu’on la plaigne, au mieux qu’on la comprenne. Seulement, est-il possible de comprendre pour qui n’a pas été dans une telle situation ?

Elle reconnaît aussi ses erreurs : « J’ai connu des femmes terriblement seules qui n’avaient rien, ni famille, ni emploi, et qui se sentaient condamnées. Je n’ai même pas cette excuse ; si j’avais voulu, j’aurais pu partir bien plus tôt mais j’ai préféré m’accrocher à une illusion de famille. » [p. 119] Peut-on honnêtement lui reprocher d’avoir persisté dans cette erreur ? Sûrement pas. Chaque lectrice (lecteur) devra se demander s'il aurait agit autrement.

Marianne Guillemin a eu la possibilité de sortir de « la gueule du loup ». On ne peut pas parler de chance ici, puisque la chance aurait été de ne pas y entrer. Puisse son témoignage donner cette chance à d’autres femmes (ou hommes, bien que le cas soit beaucoup plus rare). C’est l’un des buts de cette parution.

Le plaisir de la lecture, il faudra le chercher ailleurs, car comment avoir du plaisir en partant du malheur bien réel d’un autre ?

olonnois85

 

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