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LOL - Les Olonnois Lisent
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5 septembre 2015

Amours, Léonor de Récondo

Amours, Léonor de Récondo, Éditions Sabine Wespieser, 277 pages

 

Amours Léonor de Récondo place son roman au début du XXe siècle dans un milieu bourgeois conservateur de province. Victoire est la seconde jeune épouse du notaire Anselme de Boisvaillant. Comme elle n’a que peu d’affinité pour la chose avec son mari et nulle envie d’enfanter, celui-ci va se satisfaire chez la jeune servante Céleste qui un jour se retrouve enceinte.

Plutôt que de renvoyer la petite bonne comme c'était l’usage, Victoire convainc Anselme de la garder et de lui prendre son enfant. La chose n’était pas hors du commun. L’histoire est jusque-là banale, très classique et de peu d'intérêt. Anselme qui commence à douter de sa virilité est heureux, car il va être père, et Victoire, dont on attend qu’elle donne un héritier, est heureuse d’en proposer un sans elle-même subir les affres de la grossesse et en plus se verra dispensée à l’avenir d’intimité avec Anselme. Céleste, ma foi, se contente de ne pas être renvoyée et pourra même rester à proximité de son enfant. Un arrangement pour tous qui ne heurtait pas les esprits.

Le roman devient vraiment intéressant lorsque, après la naissance du bébé, l’amour entre en jeu.

L’amour est là où il ne devrait pas être, au deuxième étage de cette maison cossue, protégée par la pierre de tuffeau et ses ardoises trop bien alignées, protégé par cette pensée bourgeoise qui jusque-là les contraignaient et qui, maintenant, leur offre un écrin. [p. 137]

Il ne s’agit cependant pas de l’amour maternel, mais de celui entre deux adultes, un amour totalement hors des conventions de la « bonne société » et qui, même de nos jours, choquerait dans le milieu bourgeois conservateur, tel celui du roman de Léonor de Récondo, un amour d’autant plus inconcevable qu’il déborde du cadre de la séparation des couches sociales. Et il y aura toujours un missionnaire de la morale, de la double morale, pour y mettre fin. Pour ces tartuffes, peu importe le bonheur, seul compte les règles de la société, une société qui finalement, pour eux, a peu évolué.

Dans ce texte simple et léger, sans fard, Léonor de Récondo montre quand même que si l’émancipation de la femme est encore incomplète, elle a fait beaucoup de chemin depuis.

olonnois85

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