Pietra viva, Léonor de Récondo
Pietra viva, Léonor de Récondo, Edtions Sabine Wespieser/Points, 182 pages
Michelangelo est autorisé à disséquer le corps de défunts dans un monastère. C'est pour lui l'occasion de voir Andrea, l'un des frères, dont la beauté l'attire et le trouble. Un jour pourtant, c'est le corps sans vie d'Andrea qu'on lui apporte sur la table de marbre de dissection.
Désorienté, effondré, Michelangelo s'enfuit à Carrare où il devait de toute façon se rendre pour choisir des marbres destinés à l’élévation du tombeau du pape Jules II.
Léonor de Récondo dépeint un Michelangelo très semblable à celui de Mathias Énard dans « Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants » : laid, crasseux (il ne se lave jamais), prétentieux, arrogant, parfois ignoble, bourru, avare. Il ne fait rien pour attirer la sympathie. Il a pourtant quelques amis qui l’accueillent avec bienveillance, tel Cavallero, un mi-fou qui se prend pour un cheval amoureux d'une jument. Son comportement vis-à-vis de Michele, un gamin qui vient de perdre sa mère, est odieux. Michelangelo en a conscience et mauvaise conscience. Il devra se surmonter pour retrouver la sympathie de Michele. Les pensées de Michelangelo vont cependant toujours vers Andrea. Sa mère aussi le hante dans ses nuits.
Malgré de beaux passages très poétiques tel celui sur la légende Luna comme était appelée la montagne de marbre blanc, le texte se fait parfois un peu long, l'histoire perd peu à peu son rythme, évolue peu. Le lecteur restera sur sa faim.
olonnois85