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LOL - Les Olonnois Lisent
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15 janvier 2016

Quand on s'appelle Simone, Corinne Naa

Quand on s'appelle Simone, Corinne Naa, La Grande Ourse, 180 pages

 

Quand on s'appelle SimoneDans la famille Molière, tous les personnages sont atypiques. La grand-mère, guérisseuse par pose des mains à ses heures, garde pour elle un secret. Son fils Gino est policier et collectionne les couteaux auxquels il donne un nom, sa belle-fille Gisèle, également policière, fait du culturisme et s'occupe plus de ses muscles que de sa fille Simone. Celle-ci se perd dans ce monde, ne trouve pas ses repères. Sa vie bascule lorsqu'elle découvre le secret de sa grand-mère en lui montrant une photo, qu'elle croit être de son père à vingt ans, qu'elle a trouvée en fouillant dans un meuble. Ce n'est pas Gino, mais Erik, un jeune Allemand. La ressemblance avec Gino reste indéniable.

Après un désastreux mariage avec un homme fortuné plus âgé qu'elle, Simone en fuite trouve refuge chez Joël, un éleveur de porc, rustre, simple, mais sensible. Simone tombe amoureuse de l'agriculteur et se fait fermière. Joël devient le grand et le seul vrai amour de sa vie. Le destin ne veut pas que du bien à Simone. Le malheur la rattrape chaque fois qu'elle se lie d'amitié avec quelqu'un, chaque fois que le bonheur semble possible.

Le roman de Corinne Naa commence lorsque Simone a onze ans. C'est elle qui raconte, d'abord de la perspective d'un enfant, puis d'une adolescente et enfin d'une adulte. Avec lucidité et naïveté en même temps, Simone dépeint son entourage.

« Mes parents ont en commun des cernes et un teint blafard. Maman a un avantage, le maquillage. Son défaut : avoir épousé un homme déjà marié avec sa mère. […] Chez nous, chacun fonctionne à l'obsession. Mamie carbure à l'agitation, papa aux couteaux, maman à la testostérone. » [p. 18-19]

Le style de Corinne Naa est cinglant, sans indulgence pour ses personnages, emprunt de la première à la dernière page d'humour à plusieurs degrés : noir, sarcastique, ironique, débridé, caustique, frivole, même dans les moments les plus graves.

Ce roman est déroutant et difficilement classable. Par certain côté, il rappelle les comédies de Molière (le nom de la famille de Simone, un hasard ?) où le tragique l'emporte sur le comique (le Misanthrope, l'Avare, Tartufe, etc.).

On regrettera d'autant plus la faiblesse du dernier chapitre, sans remettre en cause la fin du roman.

Corinna Naa n'a certes pas écrit une grande œuvre littéraire, mais elle offre néanmoins à ses lecteurs un bon moment de détente et de distraction. Sorti en 2014, ce roman aurait mérité une plus grande attention.

olonnois85

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Commentaires
O
J'ai apprécié dans ce livre l'originalité des personnages, tantôt attendrissants, tantôt révoltants, tantôt déjantés, mais toujours étudiés avec finesse et réalisme, l'humour sous toutes ses formes, l'écriture alerte et sans fioritures.<br /> <br /> <br /> <br /> La fin du roman est inéluctable est quand tu écris "On regrettera d'autant plus la faiblesse du dernier chapitre, sans remettre en cause la fin du roman" je ne peux qu'abonder dans ton sens.<br /> <br /> <br /> <br /> Ozette
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