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3 juillet 2016

Les putes voilées n'iront jamais au Paradis !, Chahdortt Djavann

Les putes voilées n'iront jamais au Paradis !, Chahdortt Djavann, Grasset, 204 pages

 Les putes voiléesLe texte de Chahdortt Djavann est qualifié de roman. Il serait plus approprié de parler d'« essai romancé ». Côté roman, c'est l'histoire de deux jeunes Iraniennes qui sont entraînées dans la prostitution, ainsi que le récit de beaucoup d'autres femmes. Côté essai, Chahdortt Djavann démontre toute la perversité et l'hypocrisie du régime des mollahs. C'est eux qui, en condamnant a priori les femmes à un rôle inférieur et en les privant de tous les droits, les contraignent justement à cette prostitution qu'ils honnissent plus que tout. Selon Chahdortt Djavann, les hommes ne considèrent les femmes que comme des orifices dans lesquels ils peuvent impunément introduire leur sexe. Une fille, qu'elle ait dix, quinze ou vingt ans, n'est jamais violée puisque c'est elle qui provoque.

Chahdortt Djavann nous apprend que dans la loi islamique l'expression mahdourodam signifie « le sang sans valeur » et qu'un mollah ou un homme très pieux peut déclarer une vie mahdourodam et doit donc être éliminée. Sous ce couvert, le meurtre d'une femme accusée de prostitution n'est pas condamnable, puisque c'est un acte de bon croyant. Ceci explique le très grand nombre d'assassinats de femmes dans l'indifférence totale en Iran. En alternance avec le sort de ses deux héroïnes qui tient lieu de fil rouge, Chahdortt Djavann retrace comme dans un recueil de nouvelles le destin (supposé) de femmes égorgées, dilapidées, décapitées parce que putes ou supposées telles.

L'auteur nous explique également la pratique du sigheh — une sorte de mariage pour une durée déterminée à l'avance — appliqué par les mollahs (contre rétribution, bien entendu), l'avis de la femme, souvent contrainte, n'étant pas pris en considération. Pour Chahdhortt Djavann, le sigheh n'est donc qu'une forme légale de la prostitution organisée par les religieux.

Chadhortt Djavann va encore plus loin dans sa démonstration puisqu'à ses dires, même le mariage est une forme de prostitution puisque par l'intermédiaire de la dot, l'homme doit payer tout comme il paie pour une pute. La différence est que pour une épouse (il a droit à quatre), il ne débourse la somme qu'en une seule fois.

Ce roman est perçu finalement plus comme un essai qu'un roman qui ne laissera pas indifférent sur le tragique sort de femmes en Iran.

 olonnois85

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