Un jour on fera l’amour, Isabelle Desesquelles
Un jour on fera l’amour, Isabelle Desesquelles, Belfond,194pages
Rosalie Sauvage a brûlé sa vie par les deux bouts, comme une chandelle. Après Paris, elle s’est épuisée au Festival de Cannes, a eu des amants de plus de trente ans (trente de plus qu’elle) et cherche le calme à Toulouse. Elle s’est fait embaucher dans l’agence matrimoniale de Marc, dont elle est devenue la maîtresse avant de se lasser également de lui et de son travail. Sur un coup de tête, elle entre dans une boutique spécialisée et essaie une robe de mariée, juste pour voir l’effet que cela fait puisqu’aucune noce n’est en vue pour elle.
Alexandre a été adopté par Pierre à qui appartient le cinéma Rosebud. N’ayant pas eu de mère, son éducation se fait par les films qu’il a vus en compagnie de Pierre qui vient d’être incinéré, ce qui est aussi la fin du Rosebud. Pas étonnant qu’Alexandre vive un peu hors de la réalité. Il n’a eu qu’un seul ami, un confident fidèle et indéfectible : Marc, marié avec Marianne qui aurait un temps aussi pu être sa femme. Marc a toujours réussi à ne pas lui présenter sa maîtresse.
Un jour, Alexandre s’arrête devant la vitrine d’un magasin de robe de mariée où sont exposés huit mannequins sans tête, le même nombre que de femmes avec qui il a fait l’amour sans aimer. Il voit dans la boutique la nuque d’une cliente qui essaie une robe et, bien qu’il ne l’ait vue que de dos, il en tombe immédiatement amoureux. Il en est sûr, c’est la femme de sa vie. Mais si elle essaie une robe, c’est qu’elle va bientôt en épouser un autre. Plutôt que d’entrer et de déclarer sa flamme, il prend la fuite.
Telle est la situation après trente petites pages. Rosalie Sauvage et Alexandre finiront-ils par se rencontrer ? Avec beaucoup d’adresse Isabelle Desesquelles maintient le suspense jusqu’à la dernière page, sans grand rebondissement, comme si une main divine jouait avec le destin de ces deux qui se cherchent et ne devraient pas se trouver. En alternant en court chapitre entre Rosalie Sauvage et Alexandre, le rythme est maintenu.
Si l’écriture d’Isabelle Desesquelles n’est pas très brillante, que la construction des phrases laisse parfois à désirer, la ponctuation soit à revoir, ces petits défauts finalement collent bien avec l’histoire et la vie des deux principaux personnages. Un jour on fera l’amour est une lecture dont on garde avant tout beaucoup de satisfaction.
olonnois85