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LOL - Les Olonnois Lisent
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6 juillet 2018

Taqawan, Éric Plamondon

Taqawan, Éric Plamondon, Quidam éditeur, 196 pages

 

TaqawanEn Gaspésie, Taqawan est le saumon qui revient pour la première fois dans la rivière de sa naissance pour frayer. La Gaspésie est une péninsule du Canada, à la frontière entre le Québec et la province de New Brunswick. Le nom vient du terme « Gespec » de la langue des Mi’gmaq, tribu amérindienne établie en Gaspésie, et signifiant « fin des terres ».

Le 11 juin 1981, sur ordre du ministre québécois des Loisirs, Chasses et Pêches, 550 policiers enlèvent par la force les filets que les Mi’gmaq ont tendu dans la rivière Restigouche pour pécher le saumon, tradition millénaire pour eux. Cette action est cependant avant tout politique : les Mi’gmaq vivent dans la réserve de Listuguj sur le territoire de New Brunswick, la pêche dans cette rivière relève du gouvernement québécois. La relation entre gouvernement régional et fédéral est tendue et se déroule aux dépens des Amérindiens. Les forces de l’ordre procèdent très brutalement. C’est plus un règlement de compte à caractère xénophobe des blancs envers les Amérindiens, considérés comme des « sauvages », qui refusent de se plier aux règles de la « civilisation ». Sur cette base historique Éric Plamondon construit son roman :

Océane, une Amérindienne de 15 ans, assiste impuissante à la descente de la police contre les siens. Elle se rebelle lorsque son père est violemment battu. Arrêtée par trois policiers, ceux-ci la violent avant qu’elle parvienne à leur échapper.

Yves Leclerc, un garde-forestier réquisitionné pour cette descente contre les pécheurs Mi’gmaq, est révulsé par la violence des policiers et démissionne. Le lendemain matin, il découvre Océane en état d’hypothermie et la transporte chez lui. Comme il ne peut la conduire à l’hôpital où elle serait de nouveau confrontée à la police, il demande à son ami William, amérindien, comme la jeune fille, vivant en ermite dans la forêt, de l’aider à la soigner. Il demande également de l’aide à son ex-amie Caroline, une Française venue enseigner un an au Canada. Les agresseurs d’Océane tentent de reprendre leur victime.

Le texte de Éric Plamondon est à mi-distance entre roman et essai anthropologique. Les chapitres, généralement courts, tiennent de l’une ou de l’autre catégorie. Le comportement des blancs est vu de façon très critique, sans verser cependant dans l’idéalisation des Amérindiens. Si l’intrigue du roman est simple, les intermèdes sur les origines et la culture des Mi’gmaq, sur toute cette région si mal connue des Français, font de Taqawan une lecture passionnante.

olonnois85

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Commentaires
J
Je remercie monsieur Éric Plamondon auteur de Taqawan de m'avoir permit de contribuer à ce roman par des dictons et autres textes tirés de mon site Mi'kma'ki http://www.astrosante.com/traduction_nessutmasewul.html<br /> <br /> <br /> <br /> Merci aussi aux autres collaborateurs, Alanis Obomsawin (textes tirés du documentaire « Les événements de Restigouche »), Danielle Cyr et Marie-Bernard Young (pour l'orthographe mi'kmaw), Earle Lockerby (textes tirés de l'article « Ancient Mi'kmaq Customs; A Chaman Revelations» (The Canadian Journal of Native Studies, vol. XXIV, no 2, 2004), René Levesque (extrait de la conférence de presse du 25 juin 1981).
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O
Bien résumé !
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