Le lambeau, Philippe Lançon.

Le lambeau.

Philippe Lançon.

Gallimard 509 pages.

7 janvier 2015, Philippe Lançon, journaliste à Libération et chroniqueur à Charlie Hebdo participe à la conférence de rédaction quand, tout à coup, surgissent deux individus qui tirent sur toutes les personnes présentes. En deux minutes, tous sont touchés. Philippe Lançon, grièvement blessé, a la mâchoire fracassée et voit ses camarades morts avant d’être transporté à l’hôpital où il restera près de deux ans.

Il va écrire la longue histoire de sa reconstruction physique et psychologique avec une grande sincérité et presque de l’impudeur. Très entouré par son frère, ses parents, ses amis et sa compagne qu’il devait rejoindre à New York, il est totalement dépendant du personnel soignant et surtout de la chirurgienne Chloé qui va exécuter toutes les greffes nécessaires à la reconstruction de sa mâchoire. Espoirs, déceptions et ratages... Réflexions sur le journalisme, l'hôpital, les infirmiers. Évocations des écrivains, des livres, des films, des musiciens et des peintres qui l’ont accompagné et soutenu pendant cette période. Quelques traits d’humour et quelquefois de la dérision évitent au lecteur de se laisser gagner par la compassion qui n’est pas demandée par l’auteur !

Ce livre n´est pas un témoignage banal, mais le récit d’une renaissance, plein d’émotion et remarquablement bien écrit.

Chaque fois que je reprenais ma lecture, j’avais l’impression de retrouver un ami...

                                Plumule42. 

Comments

[orfevre]

Je n'ai pas pu terminer le livre car j'ai trouvé le style beaucoup trop sinueux, sans compter les répétitions...

[Ozette]

Voilà, la dernière page est tournée !



Tout comme Plumule42 j'avais hâte de retrouver Philippe Lançon sitôt posé son livre.



J'ai aimé le style, même si le sujet traité est plus important, car il faut quand même tenir 500 pages. Il y a quelques répétitions, certaines phrases sont parfois obscures, pour moi...

Le ton n'est pas du tout plaintif, il ne cherche pas la compassion, n'encourage pas à la haine, il est parfois incisif et réaliste quand le moment s'impose.



Ce serait enfoncer une porte ouverte que de dire qu'il est marqué à vie par ces événements tragiques. Sa reconstruction n'est qu'entamée, a-t-il fait le plus gros du travail depuis trois ans ? Il me semble qu'il vit toujours la peur au ventre, et son visage est marqué à jamais, comment peut-il chaque jour recevoir son image quand il se rase ?



En fin de compte le livre soulève plus de questions qu'il n'en résout et j'ai l'impression qu'il n'est n'est pas seulement celui de la reconstruction.



Philippe Lançon est une victime, il se sent aussi parfois coupable.



Nous sommes tous au moins responsables.



Ozette

[monokak]

j'ai beaucoup aimé ce livre, un éclairage très intéressant sur la rconstruction que l'on suit pas à pas....