Forêt obscure, Nicole Krauss
Forêt obscure, Nicole Krauss, Éd. de l’Olivier, 281 pages
Fils d’émigrés juifs aux USA, Epstein a fait fortune. Après son divorce, il dilapide sa fortune en dons, retourne en Israël et disparait. Sa fortune lui avait permis de côtoyer les plus grands personnages de la société juive (pas moins que Shimon Peres).
Nicole, auteure réputée de romans (juifs), adepte de la théorie de multivers (de multiples univers parallèles se seraient formés lors du « big bang ») et de l’ubiquité, décide de partir à Tel-Aviv et se rend à l’hôtel Hilton où sa famille à l’habitude de descendre pendant leurs séjours en Israël pour écrire un roman sur celui-ci.
Le roman de Nicole Krauss ne manque pas de clichés : juif émigré, donc très riche ; Epstein se fait dérober son manteau par… un musulman.
Dans son verbiage à l’air métaphysique, l’auteure tombe dans le piège des phrases creuses : « Maintenant le soleil était réapparu, illuminant le monde de son intelligence » [p. 77]. En concevant une certaine intelligence à une huître, il est plus difficile de l’imaginer pour un astre.
Le manque de réalisme laisse pantois : « Une moto passa en trombe et son conducteur cria quelque chose à Friedman qui lui répondit sur le même ton. » [p. 84]. Il est évidant que l’auteure n’a jamais vu une moto passer en trombe, car elle saurait qu’elle fait tellement de bruit et va si vite que le conducteur n’aurait pas le temps de crier quelque chose et un piéton encore moins de lui répondre.
Dans le verbiage qui enrobe le texte, les références à Kafka ne sauvent rien.
Forêt obscure est un texte sur et pour une minorité juive, riche, éduquée, célèbre et sensée fréquenter l’élite israélienne. Le titre est aussi obscur que l’intention de l’auteure. À la 110e page, le sens du texte échappe encore totalement au simple lecteur : fin prématurée de la lecture.
Désolé, cette tentative de philosopher sur l’histoire juive ne convainc pas.
olonnois85