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LOL - Les Olonnois Lisent
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17 décembre 2018

La belle n’a pas sommeil, Éric Holder

La belle n’a pas sommeil, Éric Holder, Seuil, 220 pages

La belle n’a pas sommeilUn joli titre prometteur.

Le bouquiniste Antoine (soixantenaire ?), « anachorète » déclaré et non pas misanthrope, vit dans un coin perdu de la Charente. Seuls quelques amateurs de livres trouvent sa boutique. Sans une certaine madame Wong, une collègue pour qui il restaure de livres pour un prix dérisoire, il ne pourrait survivre.

Avec le temps, la source n’étant pas tarie, j’ai appris à ne plus calculer qu’en wongs, lequel vaut un livre nettoyé, un quatrième d’euro, vingt-cinq cents. [p. 17]

Antoine a son réseau d’amis (Marco le garde champêtre), de voisins (Inès, neuf ans), d’adversaire (Jean-Louis, qui le considère comme un fainéant) et même une « petite amie » (Anne, la boulangère qui l’accompagne au cinéma). Quand la maison voisine se vide et que la belle conteuse Lorraine s’y installe…

Mais qu’importe l’histoire, par ailleurs un peu neu-neu, elle est si joliment racontée, avec de magnifiques envolées lyriques :

Le soleil de septembre demeure en tenue d’été, la plus simple. Dans le ciel un nuage esseulé lui tient lieu de maillot. L’herbe devenue blonde, puis brûlée, craque avant de finir en poussière sous le pied. On croise sur les petits chemins de camions de pompiers aux aguets. Les couleurs de l’automne naissent dans des tons assourdis, jaune lichen, marron rouillé, comme si elles avaient connu, plutôt qu’un incendie, son souffle chaud, sous lequel des fougères achèvent de caraméliser. [p. 33]

Ou bien encore, à propos de l’écrivain Frédéric Berthet :

Un ange mélancolique a chu sur terre et n’a plus, pour s’envoler, qu’une seule plume. [p. 85]

À la place de « la nuit est tombée, il fait froid », il est plus long et compliqué d’écrire :

Quand la nuit remonte sur elle la couverture, dès six heures de l’après-midi, la température affiche zéro. On est saisi, passé la porte, autant par le froid que par de grands ciels purs, où les étoiles fourmillent sous les constellations d’hiver. [p. 119]

Mais quel régal à la lecture !

Le titre était prometteur, la promesse est tenue.

olonnois85

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Commentaires
M
pour une fois qu'on est d'accord marc!!
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