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LOL - Les Olonnois Lisent
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10 mai 2019

Le baiser, Sophie Brocas

Le baiser, Sophie Brocas, Julliard, 295 pages

 

Le baiserLe baiser est une œuvre du sculpteur avant-gardiste d’origine roumaine Constantin Brâncuși, francisé Brancusi, placé sur la tombe de Tatiana Rakoska (Tania Rachevskaïa selon les registres), une émigrée russe anarchiste qui se serait suicidée en 1910 suite à un chagrin d’amour et qui repose au cimetière du Montparnasse. La sculpture a fait l’objet d’une demande de certificat d’exportation en 2006. L’œuvre est classée aux Monuments historiques, mais la procédure juridique est encore en cours. Sophie Brocas en a fait un roman.

Celui-ci se compose de deux parties qu’elle développe en alternance. D’une part le supposé récit de Tatiana, d’autre part l’engagement de Camille, une avocate excentrique travaillant dans un réputé cabinet, pour empêcher que la sculpture soit récupérée par un marchant d’art au nom d’un mandataire anonyme.

Bien que d’une même plume, les deux parties sont très différentes en style d’abord, l’une étant sous forme de journal intime, et en qualité.

Le récit de Tatiana est naïf, lourd et ennuyeux, la partie Camille plus alerte. L’auteure est nettement plus à l’aise avec ce personnage et son écriture s’en ressent, le texte est alors beaucoup plus prenant. On aime suivre Camille, les amours de Tatiana suintent l'ennuis.

Lorsque Tatiana se déplace dans Paris, toutes les rues sur son chemin sont citées. L’impression est que Sophie Brocas tient à dire : regardez, je connais par cœur le plan de la ville. De même, la liste des amis de Brancusi ressemble à un extrait des personnes que le sculpteur aurait pu rencontrer selon Wikipédia.

Le texte révèle d’autres maladresses :

« Depuis qu’il est arrivé de Roumanie pour préparer sa thèse de médecine, le Dr Bémard… ». S’il est docteur, c’est qu’il a déjà obtenu sa thèse.

Tatiana, émigrée russe depuis seulement trois années en France, décrit sa tante qui l’héberge : « Carrée comme une armoire normande… ». A-t-elle vraiment une notion de ce qu’est une armoire normande ?

Sophie Brocas aime beaucoup les répétitions… et se prend parfois les pieds dans le tapis :

« Dans son quotidien réglé comme une horloge, dans son asservissement volontaire au cabinet Mac Anton, dans ses notes juridiques sans état d’âme, dans ses mémoires en défense cousus de mauvaise foi, dans sa vie sans amour, sans fantaisie, dans cette absence crasse de bienveillance pour elle-même, dans le couvercle que Camille avait solidement vissé sur sa vie… ». Camille était peut-être sous, mais sûrement pas dans le couvercle.

La plus grosse erreur de l’auteure concerne Tatiana. Celle-ci a repris à Paris ses études de médecine commencées à Saint-Pétersbourg et assiste le Dr Bémard dans ses recherches microbiologiques. Pourtant, elle ne sait absolument rien sur le cycle hormonal de la femme ?

On aime suivre Camille, un personnage effacé, mais plein de réserve pétillante qui se révèle au fur et à mesure du roman, tandis les amours de Tatiana barbe, ses « mon adoré » ennui…à mourir.

olonnois85

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