Le vent reprend ses tours, Sylvie Germain

Le vent reprend ses tours, Sylvie Germain, Albin Michel, 213 pages

À un Abribus, Nathan découvre par hasard dans une liste de personnes recherchées le nom de Gavril Kranz. Enfant, il a connu cet homme avec qui il s’était lié d’amitié. On lui avait cependant dit qu’il était mort et qu’il était responsable de cette mort. Nathan part à la recherche de Gavril, un émigré roumain qui était à la fois saltimbanque de la rue, poète érudit, musicien et philosophe.

Lors de sa quête, Nathan découvre le passé complexe et douloureux de Gavril et les raisons qui l’ont poussé à se réfugier en France. C’est l’occasion pour Nathan de réfléchir sur son passé, sur sa propre façon de vivre et de remettre celle-ci en question.

Dans ce roman de Sylvain Germain, on retrouve son style bien particulier de Magnus, Petites scènes de la vie capitale ou À la table des hommes.

Elle va cependant bien plus loin en collant au complexe personnage de Gavril, baroque, romantique, lyrique comme ces poèmes modernes et complexes de Ghérasim Luca qu’elle cite plusieurs fois, comme cet extrait d’Autres Secrets du Vide et du Plein.

« le vide vidé de son vide c'est le plein le vide rempli de son vide c'est le vide le vide rempli de son plein c'est le vide le plein vidé de son plein c'est le plein le plein vidé de son vide c'est le plein ... »

Sylvie Germain exige beaucoup de ses lecteurs, tout comme elle exige beaucoup d’elle-même. La littérature n’est pas un cadeau bon marché. À chacun d’y trouver ce qu’il recherche, de satisfaire ses propres exigences.

olonnois85