La Mer à l’envers, Marie Darrieussecq

La Mer à l’envers, Marie Darrieussecq, POL, 247 pages

Pour redonner une chance à son couple proche de la rupture, Rose part en croisière avec sa fille Emma et son fils Gabriel en Méditerranée. Une nuit, le bateau s’arrête en pleine mer. Des migrants en détresse sont recueillis à bord. Rose remarque parmi eux Younès, un garçon de l’âge de son fils, pour lequel elle éprouve spontanément une étrange et profonde sympathie. Elle donne à Younès quelques vêtements de son fils ainsi que le portable de celui-ci.

Quelques mois après cette croisière, Rose et sa famille déménagent au Pays basque dont elle est originaire. Elle ne peut oublier Younès, d’autant moins qu’il la recontacte grâce au portable qu’elle lui a donné et sur lequel son numéro est enregistré sous « maman ». Rose est guidée par son instinct maternel, partagée entre sa famille et Younès qui est parvenu à rejoindre Calais d’où il compte rejoindre l’Angleterre, le « paradis » des migrants.

Marie Darrieussecq donne beaucoup de rythme à son récit, les phrases sont courtes et hachées, parfois limitées à un seul mot qui traduit l’état de bouleversement de la vie de Rose, une femme qui se cherche, à un croisement de sa vie.

« Son fils avait le cou tordu et les doigts crochetés sur l’écran de son téléphone, son téléphone à elle. Elle lui caressa le dos. Qu’il se détende, qu’il regarde. La mer. Et les migrants. La foule. Le ciel bleu. Le monde. Qu’il lui dise ce qu’il en pense. Qu’il en pense quelque chose. Qu’il trouve, qu’il lui dise quoi faire et quoi penser. » [p. 49]

De lecture aisée, La Mer à l’envers, bien que d’actualité, n’est pourtant pas un roman prenant. Il laisse le lecteur ni rassasié ni affamé.

olonnois85