Nature humaine, Serge Joncour
Nature humaine, Serge Joncour, Flammarion, 398 p.
Alexandre et ses trois sœurs grandissent dans une ferme dans le Lot. Une à une, ses sœurs partent à la ville tandis qu’il est destiné à reprendre la ferme familiale. Lors d’une visite chez à sœur aînée, étudiante à Toulouse, Alexandre s’éprend d’une co-locataire, Constanze, venue de Leipzig en Allemagne de L’Est. Pour plaire à Constanze, il aide un groupe de gauchistes antinucléaire à perpétrer des attentats.
Sur une période allant du milieu des années 70 au passage à l’an 2000, Serge Joncour évoque les événements marquant de ce quart de siècle, tel Tchernobyl, le terrorisme de l’ultragauche en Europe, la montée des mouvements écologiques, l’élection de Mitterand, la chute du mur de Berlin, etc. Tous ces sujets alternent avec la relation amoureuse temporaire entre Alexandre et Constanze qui est vite retournée à Berlin avant de parcourir le monde. S’il ne quitte pas sa ferme, elle ne peut rester sur place.
Alexandre est un personnage très faible. Il se laisse exploiter aussi bien par ses parents, ses sœurs, les amis de Constanze et Constanze elle-même. Elle le quitte sans jamais rompre et il est incapable de mettre fin à cette relation qu’il sait impossible : il est des champs, elle est de la ville. Le manque de personnalité d’Alexandre rend le personnage antipathique, sans toutefois réussir à en faire un antihéros. Les intentions et les sentiments de Constanze restent tout aussi flous.
Serge Joncour ne parvient pas à convaincre le lecteur. Le thème du roman ne ressort pas clairement. Est-ce l’écologie ? L’agriculture à outrance ? La relation impossible Alexandre-Constanze ? La faiblesse et le comportement contradictoire d’Alexandre ? Les digressions et les répétitions sont beaucoup trop nombreuses. À vouloir aborder trop de sujets, l’auteur perd le fil de son récit. La lecture devient monotone, le récit invraisemblable.
olonnois85