Florida, Olivier Bourdeaut

Florida, Olivier Bourdeaut, Finitude, 254 p.

Elisabeth Vernn reçoit pour ses sept ans de sa mère une participation à un concours de mini-miss que, par malheur, elle gagne. De ce jour, sa mère devient sa manager et la traîne dans tous les concours de la région. Sans succès : Élisabeth n’est, au mieux, qu’une bonne seconde. Elle se lasse assez vite de ces mises en spectacle et tente en vain de dissuader sa mère. Elle n’y parvient après quelques années qu’en faisant un scandale. La relation entre Élisabeth et ses parents est perturbée à tout jamais. Elle-même ne parvient plus à être normale, scindée entre le refus de s’exposer et le besoin de monter sur une scène.

Olivier Bourdeaut rédige son roman dans le rôle d’Élisabeth, à la fois cinglant, violent et déprimant. C’est un réquisitoire contre ces parents qui impose à leurs enfants un rôle qu’ils auraient peut-être aimé tenir eux-mêmes, sans se rendre compte du revers de la médaille qu’ils infligent à leur progéniture. Typique est cette scène où la mère est fière d’avoir repoussé la proposition d’un membre du jury qui en échange de la promesse de faire gagner sa fille lui demande une fellation. En réponse, la mère lui lança son café brûlant à la figure parce qu’elle n’était pas prête à tout pour que sa fille gagne. Élisabeth ne voit pas les choses de la même façon :

« Si maman, tu étais prête à tout avec mon corps. Tu n’as pas donné ta bouche à ce salle type, mais tu as offert ta fille à tous les jurés de Floride ! Tu leur as balancé un morceau de viande en espérant pour les appâter. ».

olonnois85