Rencontre du 10 mai 2021
Un quintet se réunit au cœur de la ville, dans une calme ruelle avec une vue sur un charmant petit jardin qu’un vent glacial nous empêcha de profiter. Nous avons laissé Saint-Mamert, Saint-Pacracre et Saint-Servais (les fameux Saints de Glace, remplacés de nos jours par Sainte-Estelle, Saint-Achille et Sainte-Rolande, les 11, 12 et 13 mai) devant la porte et, sans transition, nous nous sommes bien vite consacrés sur nos lectures.
Une saison douce, de Milena Agus (lecture du mois) : un court roman (presque) unanimement fort apprécié. Beaucoup de petits détails, de facettes sur le problème de l’étranger. Une seule participante, tout en louant la belle écriture, reprocha de rester trop près des clichés.
Belle Greene, de Alexandra Lapierre : l’histoire d’une New-Yorkaise qui, dans les années soixante, tente par tous les moyens de cacher ses origines afro-américaines. Roman bouleversant, peut-être trop volumineux.
Florida, d’Olivier Bourdeault : thématise l’exploitation des enfants par leurs parents comme dans Les enfants sont rois de Delphine de Vigan, cependant sous un autre aspect et un autre angle de vue. Ces deux romans se complètent. Le sujet prête naturellement à d’intenses discussions, discussion que n’auraient pas des générations plus jeunes que la nôtre.
Trois, de Valérie Perrin : ce roman fait beaucoup parler de lui. L’auteure est connue par son succès avec Changer l’eau des fleurs. Le volume de ce roman (672 pages) sur l’adolescence effraie.
La voyageuse de la nuit, de Laure Adler : se penche sur la vieillesse.
Journal d’Hannad, de Louise L. Lambrichs : les conséquences pour la femme d’un avortement forcé par son mari.
Tout peut s’oublier, de Olivier Adam : un couple franco-japonais se sépare. Le père, français, ne parvient pas à revoir son fils emmener au Japon par sa mère. En raison des législations et des cultures, après un divorce les couples binationaux sont fréquemment confrontés à d’immenses difficultés.
La vengeance m’appartient, de Marie N’Diaye: Me Suzane, avocate quarantenaire, s’est mise depuis peu à son compte. Elle reçoit un client en qui elle croit reconnaître le garçon d’une quinzaine d’années, qui trente ans plus tôt, lors de leur unique rencontre, la convainquit qu’elle aurait un grand avenir. Il la prie de défendre sa femme accusée d’avoir noyé leurs trois enfants dans la baignoire de leur salle de bains bien qu’elle les aimait par-dessus tout. Si l’idée du roman est originale. Hélas, il est confusément rédigé et se termine en « eau de boudin ».
Impossible, de Erri de Lucas : qui du juge ou de l’ancien des Brigades rouges parvient à convaincre l’autre de sa version sur le décès d’un ancien traître à la cause révolutionnaire ? Meurtre avec préméditation ou accident lors d’une rencontre par hasard en montagne ?
M. F. nous fait le résumé d’un livre magnifique dont elle a oublié le titre, l’auteur et ne se souvient plus de la maison d’édition : une fillette de quatre ans vit dans l’insouciance de la guerre avec sa mère fantasque qu’elle adore. À libération, le père revient. La petite fille se sent trahie lorsque sa mère reporte tout son amour sur le revenant. Après une phase de refus, la fillette est conquise par son père. Avec sa naïveté d’enfant, elle lui confie un jour un secret de famille déclenchant ainsi un drame. Le père de la petite est de Marie Sizun, paru aux éditions Aléa.
Enfin, notre prochain livre du mois, L’ami de Tiffany Tavernier : dans un endroit retiré en campagne, Élisabeth et Thierry ont pour voisin Chantal et Guy. Un matin, la police cerne la maison de ces derniers. Comment réagir devant un drame similaire au cas de Michel Fourniret ?
La rencontre se termina avec les traditionnels petits plaisirs de nos papilles.
Prochaine rencontre le 8 juin à La Chaume.
Olonnois85
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