Curiosity, suivi de Agrandirox, Sophie Divry

Curiosity (suivi de Agrandirox), Sophie Divry, Notabilia, 88 p.

Curiosity

Sophie Divry s’imagine à la place du rover déposé sur la planète Mars dont la mission devait durer approximativement deux ans. Curiosity se révèle un robot social qui nous livre dans une sorte de journal intime ses pensées, ses soucis, ses attentes. Sa solitude lui pèse beaucoup sur cette planète inhospitalière. Ce qui le fait tenir, c’est sa croyance en Dieu, celui qui l’a conçu, fabriqué, envoyé en cet endroit chargé d’une mission scientifique, mais qu’il n’a jamais vu. Curiosity ne veut pas décevoir Dieu auquel il doit tout et exécute les ordres qu’Il lui envoie tous les matins à son réveil, dès que la température dépasse les – 50 °C. Curiosity n’a pour seul partenaire de discussion MRO, Mars Reconnaissance Orbiter, son satellite de référence qui lui permet de recevoir les messages de Dieu et de lui envoyer les résultats de ses explorations, bien qu’il soit un peu stupide. Et snobs à cause de l’altitude et la vitesse à laquelle il se déplace.

Après huit ans de bon et loyaux services, quatre fois plus que prévu, Curiosiy sent que Dieu l’abandonne. Sa fin est proche. Les réflexions du rover sont de plus en plus métaphysique.

Le court texte de Sophie Divry est original, intelligent et humoristique. Curiosity, c’est 59 pages de plaisir pour le lecteur.

Agrandirox (remake de La Superficine, de Sigismund Krzyzanowski)

Malgré le confinement , Josianne, 71 ans, vit heureuse avec son chat Ernest dans son petit logement. Un matin, milieu d’un acte intime, un démarcheur téléphonique la dérange. Pour se débarrasser de l’opportun, elle accepte qu’il lui envoie gratuitement le tout nouveau produit qui permet d’agrandir un appartement. Quelques jours plus tard, Josianne reçoit effectivement l’échantillon promis et l’essaie. Hélas, il est efficace.

L’auteure fait à nouveau preuve d’imagination et d’humour dans cette nouvelle. Le tragique y a également sa part.

olonnois85