Premier sang, Amélie Nothomb

Premier sang, Amélie Nothomb, Albin Michel, 172 p.

Patrick avait huit mois lorsque son père est décédé. Sa mère traina son deuil comme un flambeau dans la fine société belge, laissant son éducation à sa grand-mère maternelle. À six ans, craignant que Patrick ne soit trop faible pour affronter l’école, son grand-père maternel décida de l’envoyer chez son grand-père paternel à la réputation controversée. Patrick est accueilli dans la tribu de ses oncles et tantes encore adolescents et grandement laissés à eux-mêmes. Malgré les restrictions et les difficultés du quotidien, cette vie sauvage plaît à l’enfant.

Patrick, le narrateur, retrace son évolution jusqu’à un événement qui marqua le début de sa carrière diplomatique au Congo.

Bien plus que l’histoire, qui ne manque pourtant pas d’intérêt, c’est la façon dont l’auteure la raconte qui accroche le lecteur. Mélangeant sérieux et humour, Amélie Nothomb écrit, par la voix de Patrick, dans un style direct, court, précis, sans fioritures inutiles, fuyant le verbiage, sans la moindre répétition, tout en gardant un haut niveau linguistique.

Lire Amélie Nothomb est toujours un grand repos de ces auteures qui débitent en 400 pages ce qu’ils pourraient dire en 100, mais sont bien incapables d’y parvenir.

Premier sang est un hommage à Patrick Nothomb, père d’Amélie, victime d’une crise cardiaque en 2020.

olonnois85