Rien ne t’appartient, Nathacha Appanah
Rien ne t’appartient, Nathacha Appanah, Gallimard, 159 p.
Un matin, Tara découvre dans le salon le corps de son mari mort pendant la nuit. Beaucoup plus âgé qu’elle, elle l’aimait profondément, sincèrement. Il ne posait pas de questions, la prenait telle qu’elle était. Peu à peu, Tara se laisse aller, sombre dans sa solitude. Les vieux démons de son enfance réapparaissent et occupent son quotidien, sans qu’elle s’en rende compte. Ce n’est que lorsque Eli, le fils de son mari, annonce sa visite, qu’elle prend conscience de son état, de sa décrépitude. Elle tente vainement de se reprendre en main. À son arrivée, Eli n’est pas dupe. Entre lui et sa belle-mère, un lieu plus fort se profile. Eli promet de revenir le lendemain pour la sauver, comme son père la sauva.
Tara revoie son passé, son enfance, de temps où elle avait un autre nom, parlait une autre langue, vivait dans ce lointain pays où la brutalité avait une tout autre dimension sous différentes formes.
Le récit de Nathacha Appanah est fortement empreint de poésie, malgré la violence, la misère et les horreurs qui forment le quotidien dans d’autres régions du monde.
Mélange de fiction et de réalité, ce roman est une leçon que Sylvain Tesson sut si bien formuler : « La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer ».
Tara a connu l’enfer, là où rien ne lui appartenait. A-t-elle la force de continuer à vivre seule au Paradis ?
olonnois85