Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LOL - Les Olonnois Lisent
LOL - Les Olonnois Lisent
Derniers commentaires
25 septembre 2014

La Déesse des petites victoires, Yannick Grannec

La Déesse des petites victoires, Yannick Grannec, Pocket, 517 p.

 

GrannecJe voulais en savoir plus sur ce génial mathématicien et me suis donc plongé avec élan dans la lecture de La Déesse des petites victoires. Pour entrer dans l'histoire, pas besoin de connaissance en mathématiques, et pourtant la lecture devient vite assidue. Son grand défaut saute vite aux yeux : Yannick Grannec n'écrit pas un roman biographique de Kurt Gödel et de son épouse Adèle, mais aussi de personnages fictifs qui se mélangent à leur histoire, plus particulièrement Anna Roth, supposée documentaliste chargée de convaincre Adèle Gödel, devenue veuve, de faire don des écrits du défunt génie de mari à l'institut qui l'emploie.

La vie de Kurt et Adèle Gödel fut suffisamment remplie pour en faire un volumineux roman. On se demande pourquoi Yannick Grannec nous colle en plus celle de cette Anna Roth. Déjà que la relation de la veuve avec celle-ci n'apporte rien à l'histoire, mais quel est l’intérêt de la description de ses ébats avec son amoureux dans une bibliothèque un soir de réception. Cela n'intéresse guère le lecteur d'apprendre que c'est le premier de ses amants qui ne soit pas circoncis. Il y a ainsi des phrases, des paragraphes, des chapitres entiers superflus (p.ex. ch. 10 et 11).

Dans son élan de fantaisie, Yannick Grannec décrit une soirée privée chez les Gödel avec Albert Einstein et Wolfgang Pauli. Là, elle dépasse la mesure en plaçant les plus célèbres citations de Einstein (« Il n'y a que deux choses infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Bien que pour l'Univers, je n'en sois pas certain » ; « Je méprise profondément celui qui peut, avec plaisir, marcher en rang et formation serrés derrière une musique militaire. Ce n'est que par erreur qu'il a reçu un cerveau, une moelle épinière lui suffirait amplement. »). Il faut s'imaginer Einstein, pendant un repas convivial, citant Einstein ! Ça ne passe pas. C'est indigeste.

Ce fut la fameuse goutte d'eau qui fait déborder le vase et qui me fit interrompre la lecture aux environs de la page 250 (à la moitié du roman, dont une cinquantaine de sautées).

Cependant, il faut reconnaître que Yannick Grannec s'était bien documentée. Beaucoup d'éléments de la vie de Kurt Gödel ont eu lieu (ce que l'on peut vérifier sur divers sites d'Internet) et en annexe, l'auteure liste ceux réels, ceux probables ou plausibles, et ceux inventés. Elle fait de même pour les personnages.

Autres points positifs, si le lecteur ne s'épargne pas une minimale introduction à la théorie des ensembles, elle ne cherche pas à expliquer la trop complexe « logique mathématique » sur laquelle Kurt Gödel se pencha, ni le fameux théorème de l'incomplétude, connu dans les milieux mathématiciens sous le nom de théorème de Gödel. Moins est parfois mieux. J'aurais aimé que Yannick Grannec ait appliqué ce principe à tout son roman. Dommage, elle a noyé le poisson dans l'eau.

Olonnois85

Publicité
Publicité
Commentaires
Newsletter
2 abonnés
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 27 404
Archives
Publicité