Chanson douce, Leïla Slimani
Chanson douce, Leïla Slimani,Gallimard,227pages
Dès le premier chapitre, Leïla Slimani annonce le meurtre des deux enfants dont Louise a la garde. Le geste, d’abord incompréhensible, devrait s’expliquer peu à peu.
Les enfants, ce sont ceux de Myriam et Paul Massé, un couple ordinaire contemporain parmi ceux que l’on appelle des « bobos ». Myriam, excellente juriste de formation, a cessé toutes ses activités professionnelles à la naissance de sa fille Mila. Pour ne pas reprendre le travail, elle met au monde Adam et se complaît dans ce rôle de mère. Suite à une rencontre fortuite avec un camarade d’étude, elle trouve d’un seul coup sa vie morne et sa situation de femme au foyer la dégoûte. Elle change radicalement d’avis et recrute une nounou pour la garde d’Adam et Mila. Louise sera choisie, tout autant qu’elle choisira le couple Massé et ses enfants.
Bien que censé être très intelligente, Myriam ne voit pas les côtés bizarres de Louise. Le père n’est guère plus attentif. Sa mère est la seule à comprendre et à dire clairement à Myriam la vérité : « C’était de sa faute, disait-elle, si ses enfants étaient insupportables, tyranniques, capricieux. Sa faute et celle de Louise, cette nounou de pacotille, cet ersatz de mère sur qui Myriam se reposait par complaisance, par lâcheté. »
Chanson douce est empli de clichés et de contradictions (Myriam d’abord mère à l’excès avant de devenir carriériste à tout prix ; Paul, père certes aimant, mais peu attentionné ; Louise personne simple, effacée et sans grande culture (mais forte et dominante face à Myriam). Une histoire sordide et monstrueuse, un style sans grande envergure, ce n’est que par la construction que ce roman de Leïla Slimani vaut d’être lu.
olonnois85