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LOL - Les Olonnois Lisent
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29 juillet 2015

La nuit commencera, Thierry Illouz

La nuit commencera, Thierry Illouz, Buchet-Chatstel, 185 pages

 

La nuit commencera est le récit d'une mère dont le fils de 23 ans vient d'être condamné à 13 ans de réclusion pour un meurtre. Sa culpabilité ne fait aucun doute, car lui-même ne nie pas. Les motifs restent obscurs, quasi inexistants. Le meurtrier parle d'injures prononcées à son égard. Il n'est guère capable d'en dire plus. Pour la mère, comme pour toute mère, il est difficile d'accepter que le fils soit un meurtrier. Elle cherche donc ce qui a pu amener son fils qui n'avait rien d'un délinquant ni d'un criminel à cet acte, s'il n'a pas de circonstances atténuantes. Tout a pourtant été dit lors du procès. Il a été élevé « sans père et sans repère » est à peu près le seul argument de l'avocat, puisque la mère ne s'est pas remariée après que son mari l'a quittée pour une plus jeune.

La nuit commencera sort du commun. C'est une voie originale que suit le juriste Thierry Illouz et qui ouvre de nombreuses perspectives. Ce n'est ni la victime ni l'assassin qui en sont le centre. Ils ne sont que des acteurs.

Thierry Illouz écrit sans pathos, mais sur un ton sombre que l'on trouve dès la première page : Elle s'assoit, il faudrait pleurer, il faudrait trouver comment libérer des larmes mais rien ne vient, tout est paralysé.

La mère ne se laisse pas aller – sauf une fois chez une amie. Elle ne se bat pas vraiment, pas même au procès où l'atmosphère l'écrase, pas devant sa patronne dans la boutique où elle travaille, pas devant cette cliente qui ne vient la voir que par curiosité. Et même lorsqu’exceptionnellement la colère la saisit, il n'en use pas. Il ne se passe rien, ou si peu.

Tout le texte de Thierry Illouz est écrit dans un style constant, uniforme.

Elle devrait ressentir une grande souffrance en pensant à tout cela, elle devrait ressentir ce poids sur la poitrine, ce vertige, cette gêne dans la respiration qu'elle connaît si bien depuis des mois maintenant, mais rien, on croirait que la douleur a été débranchée du socle de son corps. [p. 22]

Lancer encore dans la bataille le peu que l'on a, le peu qui reste, l'école, la maison, jamais un mot plus haut, jamais un geste, non, vraiment, je ne comprends pas, jeter un regard suppliant à son avocat au milieu de cet interrogatoire pour savoir si l'on fait fausse route ou pas. [p. 69]

L'air est électrique, on sent dans l'intensité de l'atmosphère qu'on va juger quelqu'un, ou plus justement encore qu'on va condamner quelqu'un, mais aussi, dans les inflexions de la voix de l'avocat, que quelqu'un le soutient à bout de bras, ce jeune homme que l'on va condamner. [p. 185]

Ce ton répétitif et monocorde est la faiblesse de ce roman. Il y a peu de hauts et peu de bas. Le texte manque de relâchement, d’inflexion et de hargne en même temps. Dans le fond, comme la mère elle-même, mais à un tout autre niveau.

 olonnois85

 

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