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LOL - Les Olonnois Lisent
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3 août 2015

Le cœur du pélican, Cécile Coulon

Le cœur du pélican, Cécile Coulon, Éditions Viviane Hamy, 238 pages

 

Au Moyen-âge on croyait que le pélican ouvrait ses chairs pour nourrir ses petits, allait jusqu'à s'arracher le cœur. Cécile Coulon part de ce symbole pour son roman.

Au début de son adolescence, Anthime découvre qu’il a un don pour la course à pied. Poussé par un entraîneur plus ambitieux que lui-même, Anthime devient un héros local. Parmi ses admirateurs, et surtout admiratrices, il y a sa sœur Helena avec qui il a une relation à la limite de l’inceste, et Joanna, une voisine sans charisme pour laquelle il n’a aucun penchant.

La carrière sportive qu'espère d'Anthime prend vite fin, conséquence d'une blessure lors de sa première compétition régionale. En même temps prend fin son rêve d’une liaison avec Béatrice, une gymnaste et camarade de classe dont il est secrètement amoureux et qui est elle aussi secrètement amoureuse de lui.

Après cette première défaite, il abandonne le sport, laisse Joanna prendre possession de lui et devenir sa femme, il lui fait deux enfants, et elle le laisse grossir pour mieux l’asservir. Vers la quarantaine Anthime n’est plus qu’un pantin.

Le jour où il assiste à l'enterrement de son ex-entraîneur, Anthime se laisse provoquer. Il décide alors de reprendre le sport qu'il a cessé depuis plus de vingt ans et de traverser le pays en courant. Il compte sur l'aide de sa sœur pour y parvenir.

 

Malgré l’ambition et les bonnes intentions de Cécile Coulon, son roman est truffé d’invraisemblances, d’incohérences et d’incrédibilités : Les quatre gaillards étaient d’anciens supporters, certains gardaient ses articles de journaux, enregistraient ses passages télévisuels. [p. 113] Cécile Coulon oublie qu’Anthime ne fut qu’un coureur avec un succès éphémère et très local.

Le roman vire à une histoire d’amourette entre adolescents qui perdure à l’âge adulte. Ainsi à propos de Béatrice : Le scénario de leurs ébats peuplait ses rêves d’adolescente ; lorsqu’elle avait saigné pour la première fois, ses pensées avaient été pour Anthime, on peut le faire maintenant. [p. 124]

Pour masquer l’absence de contenu, Cécile Coulon use et abuse de cliché. Le texte devient répétitif et de plus en plus superficiel : Les syllabes lui brûlaient la langue ; elle ânonnait, furie désespérée, la haine donnait une teinte rosée à ses joues. Anthime se surprit à l’admirer. Sa femme avait de la gueule quand elle pétait les plombs.

  • Calme-toi, il n’y a pas mort d’homme. [p. 140]

Entre deux événements qui valent d’être écrit, Cécile Coulon fait du remplissage, perd de plus en plus de cohérence. Lors de son marathon à travers le pays, Cécile Coulon décrit Anthime comme un homme épuisé, souffrant au plus profond de sa chair [p. 162]. Trois pages plus loin, cette course en est à son premier jour et est racontée plus comme une balade dans la nature que comme une épreuve sportive [p. 165]. D’ailleurs les étapes journalières d’Anthime, programmées par sa sœur, ne font que 25 km (loin des 42,195 km d’un marathon) et s’étirent sur 5 heures. C’est une randonnée de marcheur et non pas le challenge d’un coureur. Pas de quoi enthousiasmer qui que ce soit, contrairement à ce que prétend faire croire Cécile Coulon.

Partie d’une bonne base, malgré d’indéniables qualités çà et là, avec Le cœur du pélican Cécile Coulon ne tient pas la distance et échoue plutôt pitoyablement, tout comme son héros. Des dons et de l’énergie gâchés pour pas grand-chose.

olonnois85

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