La Succession, Jean- Paul Dubois
La Succession, Jean-Paul Dubois, Edition de l’Olivier
Paul Katrakilis est médecin, un médecin qui n’a jamais exercé. Il vit à Miami, comme « pelotari » c’est-à- dire qu’il joue d’une variante de la pelote basque, le jaï-alaï, loin d’une famille toxique, laissée à Toulouse.
Le père, médecin à Toulouse donc, vient à mourir et voilà notre héros obligé de rentrer en France pour s’occuper de la succession de son géniteur. Lequel lui a laissé, outre son cabinet, sis dans une maison de famille délabrée, deux carnets noirs qui lui révèleront trop de choses inavouables.
Accompagné de son chien, Watson, sauvé in extrémis de la noyade (ce fait est plus qu’un détail puisqu’il commence le roman) Paul remontera la dynastie des siens. Du grand-père, médecin de Staline qui a fui l’URSS en emportant un morceau du cerveau du « petit père des peuples » dont il a pratiqué l’autopsie, de sa mère qui vivait en fusion avec son frère Jules, jusqu’à son père, le bon docteur de famille, que tout le quartier appréciait.
Particularité, ils se sont tous suicidés. Et de découvertes en questionnements et autres nostalgies, Paul devra composer avec ce fardeau .
Le style de Jean-Paul Dubois reste inimitable, enlevé, étiré parfois jusque dans les longueurs des phrases articulées autour d’une idée, qui enfle et grossit tout au long du livre jusqu’au dénouement, seul possible, tragique et bizarrement apaisant dans son évidence.
Pour moi, le meilleur roman de cet auteur.
monohak