Propriété privée, Julia Deck

Propriété privée, Julia Deck, Minuit, 174 pages

« J’ai pensé que ce serait une erreur de tuer le chat, en général et en particulier, quand tu m’as parlé de ton projet pour son cadavre. » Ainsi débute le roman de Julia Deck. Bien vite se pose la question : Qu’est-ce que l’enfer ? Julia Deck livre la réponse : des voisins avec lesquels on ne s’entend pas.

C’est l’expérience que font Éva et Charles Caradec. Elle, la narratrice, est architecte, tandis qu’il est dépressif chronique. Ils parviennent à déménager dans un écoquartier où ils ont acquis un pavillon. Une semaine après leur installation, Annabelle et Arnaud Lecoq, ainsi que leur enfant, emménagent à côté. C’est le début de beaucoup de problèmes, le rejet par les voisins, les petites piques, les mesquineries, les rumeurs, etc. Si Annabelle se révèle une sans-gêne, Charles coureur de jupons.Des alliances se créent, se décomposent, les intrigues pourrissent le quotidien. À cela s’ajoutent des problèmes plus matériels, comme le chauffage sensé cent pour cent écologique qui ne fonctionne pas, ce qui entraîne des travaux et le défoncement de la chaussée. C’est dans la tranchée due à ces travaux que sera retrouvé le chat évoqué dans la première phrase du roman. Le drame culmine lorsque Annabelle et son fils disparaissent. Le comportement de Charles Caradec le désigne vite comme un possible responsable de cette disparition, peut-être du meurtre d’Annabelle.

Julia Deck raconte sur un ton léger une descente aux enfers. Un roman allègre à ne pas mettre entre les mains de lecteurs et lectrices ayant des différends de voisinage.

Olonnois85