Jamais la même vague, Frédéric Schiffer

Jamais la même vague, Frédéric Schiffer, Flammarion, 268 pages

Boris Brissac, réputé comme l’avocat des « salauds », défend un néonazi qui lors d’une bagarre a tué un « antifa », ce qui lui vaut d’être tabassé par des inconnus en pleine rue. Il vit depuis une quinzaine d’années avec Alice.

Originaire du Pays basque, encore lycéenne, elle s’était éprise de Don, un jeune Américain venant tous les étés surfer en France. Elle épousa Don et le suivit à Honolulu, puis en Floride où elle poursuivit des études d’histoire de l’art, avant de revenir en France où Don devait instaurer une firme de matériel pour surfeur.

L’auteur alterne entre le récit actuel de la préparation du procès du client de Boris et le vécu d’Alice depuis les années soixante-dix. L’histoire suit l’esprit qui régnait sous les Présidents Pompidou, Giscard d’Estaing et Mitterrand, époque de la jeunesse de Frédéric Schiffer, celui qui se qualifie de « philosophe sans qualité ». Son écriture sèche et précise approche du style télégraphique, dépouillé d’emphases, loin de ce langage moderne atrophié que prisent les jeunes auteurs contemporains. Les émotions de ses personnages sont grandement laissées au placard. Le rythme est intense. Les pages tournent vite. Jamais la même vague est une lecture qui vaut de s’y attarder.

olonnois85