Les oiseaux rares, Hugo Paviot, Seuil

Les oiseaux rares, Hugo Paviot, Seuil, 218 p.

Sihem, une Française aux racines algériennes, fréquente le microlycée de Vitry-sur-Seine, un établissement pour jeunes décrocheurs. Elle est soutenue entre autres par Hélène, sa professeur de français très engagée, divorcée et mère de deux filles.

Sihem loge dans une résidence autonomie que dirige Rose. Elle y rencontre Émile, surnommé Zapata, un soixante-huitard descendant de familles révolutionnaires.

Entre la jeune fille et le vieil homme se tresse une complicité avec bien des hauts et des bas, avec l’accomplissement de rêves et l’encaissement de déceptions.

En Algérie, Echir rêve de liberté qu’il n’imagine que de l’autre côté de la Méditerranée, comme beaucoup de jeunes de son pays.

Le texte de Hugo Paviot souffre de manque de fluidité. Les phrases le plus souvent très courtes et hachées demandent une certaine habitude :

« Ça faisait rire Émile. Maintenant, ça ne le fait plus rire du tout. C’est pour cela qu’il s’est inscrit à l’atelier mémoire. C’est la seule activité à laquelle il participe. Il aurait bien tenté la chorale, un rêve de gosse, mais il chante comme une casserole. En vérité, ç’aurait été pour être avec Yvonne. »

Dans une grande partie de son roman, Hugo Paviot cache le rapport entre Sihem et Émile d’un côté et Echir de l’autre. Les premiers chapitres sont proches du cliché (amitié attendue entre le vieux révolutionnaire et la jeune révoltée, l’enseignante passionne évidemment ses élèves, la directrice de résidence toujours compréhensive, etc.).

Hugo Paviot montre malgré tout qu'il connaît bien le milieu dans lequel se déroule son roman, plus particulièrement ce microlycée où il s'est impliqué. Les problèmes ne passent pas à la trappe.

L’auteur donne dans les derniers chapitres de son texte une tournure inattendue. Les oiseaux raresse se termine sur d’intenses émotions et livre un grand plaisir à celui qui a su lire jusqu’au bout ce premier roman.

olonnois85